Kuessipan: la vie dans une réserve indienne

Vous voulez en savoir plus sur cette histoire ? A vos livres.

Auteure innue de Uashat, Naomi Fontaine connaît l’importance des racines, des histoires
ancestrales, la valeur de la terre et la nécessité de transmettre pour ne pas oublier.

De plus, elle a écrit un recueil de poèmes, poésie en prose, a mi chemin entre la poésie et le recueil de nouvelles afin de transmettre l’importance de ses racines.

Naomi Fontaine, née en 1987, est une romancière et enseignante innue originaire de
Uashat dans la région administrative québécoise de la Côte Nord, au Canada. Après
Kuessipan, cette autrice en a publié d’autres tels que Manikanetish, Meshkanatsheu ou
encore Shuni. Cette femme aborde principalement les thèmes d’injustice et de résilience que vivent les populations autochtones du Québec, mais aussi de leur force et de leur
détermination.

Tout d’abord, Kuessipan signifie « À toi », il est présenté comme le premier récit de la jeune écrivaine inconnue Naomi Fontaine, et pose d’entrée de jeu la question du genre.
Kuessipan signifie « à toi » en innue ou « à ton tour ».

Le roman nous entraîne dans une réserve indienne au Canada, dont les habitants oscillent
entre l’attachement à leurs terres et la tentation de la modernité. Au détriment toujours de la
tradition innue et d’un mode de vie séculaire qui ne fait plus rêver la jeune génération.


Kuessipan se déroule au 21e siècle, les personnages ne possèdent pas de noms, et les noms ne se rapportent pas aux caractères physiques et moraux profonds; tous les êtres vivants qui animent la fiction sont des ombres et permettent facilement diverses identifications.

Dans ce récit, elle nous parle des femmes autochtones* (personnes qui ont indiqué être de
sexe féminin et qui ont dit appartenir à au moins un groupe autochtone, c’est-à-dire Indien
de l’Amérique du Nord, Métis ou Inuit)
, de leur quotidien et de leurs espoirs. Elle évoque leur
vie, leurs émotions, leurs croyances, leurs craintes et le respect qu’elles ont de la nature.

En effet, les femmes sont mères à quinze ans, veuve et grands-mères à trente ans. Elles se battent pour l’avenir de leur peuple, celui de leurs enfants qu’elles cherchent à préserver de l’alcool, de la drogue et de la violence qu’ils engendrent. Entre traditions et modernité, elles construisent leur identité, leur culture.


Lorsque que l’on commence ce livre, et en ne connaissant pas le quotidien des femmes indiennes, on devient vite subjugué par l’écriture. En effet, il se dégage de ce récit beaucoup de nostalgie. La nostalgie du nomade qui s’est sédentarisé et qui rêve de reprendre le mode de vie de ses ancêtres. La nostalgie de l’enfance et de son innocence. La nostalgie, surtout, de ce qui a été et qui n’est plus.


Elle est belle et riche en vocabulaire. En effet, ce récit se mérite. Le mal à rentrer
dans le livre est présent car ce n’est pas vraiment un roman. A travers une écriture fragmentée, on perçoit la vie de ces femmes de la réserve Innue de Uashat. Ces femmes sont fortes et courageuses et Naomi Fontaine l’a bien retranscrit de manière implicite. C’est un livre court.

De plus, l’écriture et l’attachement de Naomi Fontaine à ses racines se ressent tout au long des pages.

Romane, 605

Ambiance pré-apocalyptique

Je vais vous présenter Des Milliards De Miroirs, une bande dessinée du toulousain Robin Cousin parue dans les librairies en 2019.

 Le récit oscille entre réalisme et anticipation. Il se déroule dans un futur terriblement proche, où les derniers animaux subsistent dans des réserves à l’équilibre délicat et où la décroissance s’est imposée à presque tous.

Robin Cousin crée une ambiance pré-apocalyptique et même glaçante par sa plausibilité et ses nombreux échos avec notre société actuelle. En effet, ce dernier fait allusion à notre société dans de nombreux cas de figure tel que l’extinction des animaux et ce que cela implique (extinction des humains). 

Mon personnage préféré est Cécilia Bressler car elle est entreprenante et occupe un poste à responsabilité au sein d’une des entreprises les plus importantes de cette BD. Cette entreprise s’appelle « ESA », c’est une parodie de la NASA. J’aime également ce personnage pour son optimisme et son implication à sauver la planète. Même si vers la fin du récit, lorsque tous s’effondre et que l’espoir s’envole, elle-même ainsi que son mari travaillant au conservatoire n’y croient plus et perdent espoir.

Il n’y a pas de personnages que je n’aime pas. Ils jouent tous un rôle plus ou moins important certes, mais utiles. Chacun essaie de trouver une solution pour sauver la planète et ses habitants.

Ce qui m’a interpelé c’est qu’à la fin du récit, certains personnages se révèlent avoir de mauvaises intentions.

On retrouve ce scénario dans de nombreux récits ou films apocalyptiques. Cela s’explique par le fait qu’on assiste, impuissant, à l’effondrement de la société. Instinctivement, l’homme va essayer d’assurer sa survie quitte à trahir les siens.

Tylian P. 609